Utilisez-les ou perdez-les !

La sédentarité : un ennemi silencieux pour nos muscles

Dans notre quotidien moderne, le corps est de plus en plus sollicité dans l’immobilité. Nous passons de longues heures assis.e, devant des écrans, dans les transports, au travail, puis à la maison. Cette sédentarité progressive agit silencieusement sur l’organisme. Les muscles, conçus pour le mouvement, s’adaptent très vite à l’inactivité. En sport-santé, cette loi biologique est claire : ce que l’on n’utilise pas, le corps le désapprend. La perte musculaire ne se voit pas toujours au début, mais elle s’installe peu à peu et entraîne avec elle une cascade de conséquences physiques, fonctionnelles et psychiques. L’Organisation Mondiale de la Santé identifie aujourd’hui l’inactivité physique comme l’un des principaux facteurs de risque de mortalité évitable dans le monde.

Le muscle, un véritable organe de santé

Le muscle n’est pas seulement un outil de force ou d’esthétique. Il est aujourd’hui reconnu comme un véritable organe de santé. Il participe à la protection des articulations, à la stabilité posturale, à la circulation sanguine, au métabolisme énergétique, à la régulation hormonale et même au bon fonctionnement du cerveau. Les travaux de Pedersen et Febbraio, parus en 2012, ont montré que le muscle agit comme un véritable organe endocrine en libérant des myokines, des molécules qui influencent positivement le métabolisme, l’inflammation, le système immunitaire et le cerveau.

Lorsque le muscle est régulièrement sollicité, il envoie des signaux positifs à tout l’organisme. Le corps devient plus mobile, plus stable, plus résistant à la fatigue et plus apte à s’adapter aux contraintes du quotidien. À l’inverse, lorsque le muscle est peu utilisé, il s’atrophie, les articulations perdent en souplesse, l’équilibre devient plus précaire, l’essoufflement apparaît plus vite et les douleurs s’installent.

Perte musculaire et sarcopénie : un phénomène qui commence dès 30 ans

Contrairement à une idée encore très répandue, la perte de masse musculaire n’est pas uniquement liée au vieillissement. Elle commence dès l’âge de trente ans en l’absence de stimulation régulière. On estime que l’on peut perdre environ un pour cent de sa masse musculaire chaque année en cas de sédentarité, ce qui est depuis longtemps confirmé par le consensus scientifique européen sur la sarcopénie.

Après soixante ans, ce phénomène s’accélère et porte un nom : la sarcopénie. Cette diminution progressive de la force et de la masse musculaire est aujourd’hui identifiée comme l’un des principaux facteurs de perte d’autonomie, d’augmentation des chutes, de douleurs chroniques et de fragilisation générale de la personne. Pourtant, les recherches en physiologie montrent clairement que cette évolution n’est pas une fatalité. Le muscle garde toute sa capacité d’adaptation, même à un âge avancé, à condition d’être utilisé de manière régulière et adaptée.

Activité physique régulière : le meilleur moyen de préserver ses muscles

En outre, il n’est pas nécessaire de pratiquer un sport intensif ou de rechercher la performance pour entretenir ses muscles. Le corps répond avant tout à la régularité du mouvement. Ce sont les sollicitations simples, répétées jour après jour, qui entretiennent durablement la force, la mobilité et l’équilibre. Les grandes études de prévention montrent que l’activité physique modérée et régulière est l’un des moyens les plus efficaces pour réduire le risque de chutes, notamment chez les seniors.

Le sport-santé repose sur une logique de progressivité, d’adaptation au niveau de chacun et de respect du corps. Le mouvement devient alors un allié et non une contrainte. Cette approche permet d’agir efficacement sur la prévention des troubles musculo-squelettiques, des maladies cardiovasculaires, du diabète de type 2, l’obésité, mais aussi sur la prévention du vieillissement fonctionnel.

Le mouvement, un allié puissant pour la santé mentale

En conclusion, utiliser ses muscles, ce n’est pas uniquement conserver de la force. C’est préserver sa capacité à se lever facilement, à porter, à marcher, à s’équilibrer, à respirer librement, à rester indépendant dans ses gestes du quotidien. Chaque mouvement engagé aujourd’hui est un investissement pour la liberté de demain. L’inactivité, elle, agit comme une lente dépossession des capacités naturelles du corps.

L’approche sport-santé de Votre-Espace-Temps


Sources :

Organisation Mondiale de la Santé (2020). Physical activity and sedentary behaviour – Global recommendations.

Pedersen B.K., Febbraio M.A. (2012). Muscles, exercise and obesity: skeletal muscle as a secretory organ. Nature Reviews Endocrinology.

Cruz-Jentoft A.J. et al. (2010). Sarcopenia: European consensus on definition and diagnosis. Age and Ageing.

Sherrington C. et al. (2017). Exercise to prevent falls in older adults: systematic review and meta-analysis. JAMA.

Harvard Medical School (2020). Exercise is an all-natural treatment to fight depression.

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